Un stage sur une île paradisiaque

Enola FAVROU, étudiante en licence professionnelle Alimentation et Conseil en Nutrition Santé à l’UCO Bretagne Nord, prend la parole et nous fait découvrir son stage en Polynésie Française !

Embarquement imminent pour un stage de 3 mois au sein du département de santé publique de la direction de la santé de Polynésie française ! Après 25 heures de voyage, je suis enfin arrivée à Faa, accueillie avec des colliers de fleurs par la directrice du foyer Jean XXIII dans lequel je suis hébergée.

Découverte de la culture Polynésienne

Le foyer Jean XXIII est un établissement catholique qui héberge 30 jeunes polynésiens âgés de 15 à 23 ans. Cette cohabitation m’a permis d’être plongée très rapidement au cœur de la culture polynésienne. Étant hébergée dans un foyer catholique, mes journées sont rythmées par des prières le matin, avant et après chaque repas, un passage à la chapelle du foyer tous les soirs où mes camarades chantent de magnifiques chants tahitiens accompagnés de guitare, ukulélé et claquement de mains. Au cours de ce séjour, j’ai découvert l’île et la « bringue », autrement dit une fête locale qui rassemble des amis ou de la famille dans un faré (maison tahitienne) ou au bord de la plage. Celles auxquelles j’ai pu participer comptaient en plus des ukulélés et des guitares, des instruments fabriqués avec des bouteilles en verre, des couverts ou des poubelles retournées.

Le fait de vivre dans ce foyer et aux côtés de la population locale, m’a permis de découvrir et de comprendre la culture ainsi que les pratiques alimentaires. Cette expérience m’a aidé à mettre en place des projets au sein de la direction de la santé. Pour citer quelques exemples :

• J’ai été perplexe le jour où on m’a servi un steak et des spaghettis sans couverts. Je me suis d'abord dit qu’ils avaient dû les oublier puis je me suis rendu compte que tous mes amis avaient déjà commencé à consommer le repas avec les doigts. Ils se sont bien moqués de moi quand ils m’ont vu me battre avec mon steak pour essayer de le couper avec les mains.
• Également, un jour nous avions au repas un sandwich, ce dernier était garni de chao mien qui est un plat à base de nouilles chinoises, de poulet et de légumes. Un sandwich aux pâtes, très surprenant mais aussi très bon !
• Au foyer les légumes étaient au menu 2 à 3 fois par semaine seulement. On avait la chance de consommer des fruits que 4 à 5 fois par semaine. Les restes des repas étaient composés de porc ou poulet avec des pâtes, des pommes de terre ou du riz avec parfois des pâtes + du riz ou du riz + des pommes de terre.
• Les heures de repas m’ont aussi perturbé au début. Le soleil se levant bien plus tôt que chez nous et se couchant bien plus tôt également, les Tahitiens sont très matinaux et se couchent beaucoup plus tôt que nous. Par conséquent le dîner était généralement servi aux alentours de 17h30.
• Je me suis également vite rendu compte que les composantes du repas ne ressemblaient pas à celles du modèle occidental : pas d'entrée / plat / dessert mais tous en même temps, le gâteau servi dans la sauce qui accompagne le poulet !
• Le poisson cru au petit déjeuner m’a paru également très surprenant au départ, finalement j’ai adoré ça !

Des recettes saines & zéro déchet

La Polynésie atteint un taux de surpoids et obésité de 70%. Au foyer, des jeunes de 17-18 ans dépassant la barre des 200 kilos. C'est pourquoi je leur ai proposé des ateliers dans le but d'introduire d'avantages de légumes et de diminuer le sucre ajouté dans les préparations. Voici une recette qui a eu du succès : un cookie réalisé avec uniquement des bananes écrasées, des flocons d'avoine et des pépites de chocolat noir !

Dans le cadre de mon stage, auprès de Caroline Vinet, diététicienne et chargée de projet au sein du département de santé publique, ma première mission a été de rédiger des guides de recommandations nutritionnelles à destination de toutes les structures médicales de Polynésie ainsi que pour les formations de diététicien. J’ai également participé à des actions menées par la direction de la santé telle que des ateliers ou la mise en place de journée de prévention et promotion à la santé. J’ai mené une étude sur l’application Yuka afin d’évaluer la pertinence de son développement en Polynésie française. J’ai mis en place des ateliers culinaires à destination des agents de la direction de la santé, tel qu’un atelier “0 déchet”, où nous avons cuisiné des épluchures de légumes en bouillons et en blanquette ainsi qu’un gâteau réalisé avec des peaux de bananes.

Le Batch Marking, c’est quoi ?

Ma dernière mission consiste à faire du batch marking. L’objectif est de réunir toutes les informations relatives à la publicité sociale qui accompagne les publicités alimentaires. La loi française du 9 août 2004 relative aux messages de prévention associée à certaines publicités alimentaires est entrée en application le 1^er mars 2007, en France. Depuis, nous retrouvons des messages de prévention tel que : « pour votre santé, éviter de grignoter entre les repas ».

Cette expérience m’a énormément apporté professionnellement et humainement !