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Interview Ludovic LEMEE – Co-fondateur chez DeFY Cosmetic
21 MARS 2020-
Interview de notre ancien étudiant de 26 ans
Ludovic Lemée est entrepreneur depuis un an et demi en incubation au sein de l’UCO à Guingamp.
Pourquoi as-tu choisi de venir étudier au sein de l’UCO Bretagne Nord ?
Je suis issu d’une Licence BBC (biochimie et biologie cellulaire) à l’université de Cergy-Pontoise. Après ma licence, je voulais me spécialiser en me dirigeant vers la pharmaceutique mais ça manquait de glamour. Je cherchais quelque chose où justement on pouvait allier la créativité au scientifique. La cosmétique c’est un peu ça : on ne vend pas une simple crème, on vend tout l’univers qui s’y associe, une texture, une odeur, une couleur. Je voulais faire du business avec un plaisir qui est le produit cosmétique plus qu’avec une nécessité qu’incarne le médicament in fine. C’est la raison pour laquelle j’ai cherché à me former dans la cosmétique.
Mais alors pourquoi ai-je choisi l’UCO ? La plaquette m’a séduite : des matières très généralistes qui permettent à un étudiant issu d’une licence générale sans connaissance du monde professionnel et de la cosmétique d’acquérir les connaissances nécessaires dans le domaine de la réglementation, de la production. Je savais qu’en intégrant cette formation, j’allais découvrir toutes les étapes et ça allait me permettre de choisir ce que j’allais faire et de comprendre l’industrie cosmétique dans sa globalité. C’est ce qui a motivé mon choix.
Parle nous de ton parcours à l’UCO
J’ai un parcours un peu particulier puisque je n’ai pas effectué la licence 3 au sein de l’UCO. Quand je suis arrivé en M1, il y avait un tronc commun et on pouvait choisir une spécialisation innovation, production ou qualité qui était matérialiséée par un UE particulière à chaque spécialisation. J’ai donc directement intégré la première année du master en spécialisation qualité. Initialement, je voulais intégrer la spécialité innovation alors après mes cours de qualité, pour lesquels j’étais noté, je courais (rires) jusqu’au TP d’innovation pour pouvoir faire les deux. En même temps j’avais la possibilité d'assister à quelques cours avec les L3 sans être noté pour me remettre à niveau sur certaines choses, les matières premières notamment. Chaque cours était une découverte pour moi. L’UCO m’a donné cette possibilité. Cela m’a permis d’être à l’aise plus rapidement et rattraper le retard que j’avais car je n’avais pas effectué la L3.
Le cursus du Master 1 m’a permis de suivre les cours en continu pendant six mois puis de choisir un stage. Cela a été déterminant pour trouver un stage. Pour pouvoir me vendre auprès des entreprises, il était très important d’avoir déjà les fondamentaux, les bases de la cosmétique pour pouvoir expliquer ce que je pouvais apporter à une entreprise. Cela n’a pas été simple car je n’avais pas d’expérience en dehors de la préparation en pharmacie et les missions quotidiennes ne s’apparentaient pas à celles recherchées dans la cosmétique. C’est l’entreprise Clarins qui m’a fait confiance et m’a confié un stage en première année. Cela a été un tremplin et c’est L’Oréal qui m’a ouvert ses portes pour mon alternance de M2 dans le domaine du maquillage. Le rythme était soutenu, j’étais un mois en cours et un mois chez L’Oréal mais la passion a pris le dessus et l’année est passée à toute vitesse. Pour le Master 2, j’avais la possibilité de choisir la spécialisation « management des projets d’innovation » ou bien « production ».
Et U’COSMETICS ?
Ah alors l’histoire de U’COS c’est une très belle histoire. Quand je suis arrivée en M1, je savais que c’était des promos très féminines, personnellement j’avais un peu peur d’être le seul garçon mais j’ai eu la chance de trouver quatre acolytes et on a décidé de participer à U’COS ensemble.
Je me souviens, c’était la 7ème édition pour le M1 et le thème c’était “ cosmétique expérience ”. Nous avions créé un gel capillaire qui était fluorescent sous la lumière noire. Pour présenter le projet le jour de l’événement, on avait fabriqué une petite cabine qui faisait office de boîte de nuit miniature. On l’avait bricolé avec du bois, du tissu opacifiant, on avait mis une boule à facettes dedans, de la musique, c’était incroyable. On était tous très complémentaires, chacun apportait ses compétences dans ce projet. Il y avait des brainstormings jusqu’à minuit, … C’était incroyable, toutes ces heures passées à faire des brainstormings, à faire des tests et on arrive à avoir le produit fini la veille d’U’COS. Et au final, on gagne .. C'est un souvenir que nous n’oublierons pas.
Dans l’euphorie de la victoire, on a décidé de reconduire l’aventure l’année suivante. Malgré le manque de temps, nous avons tous les cinq participé à la huitième édition : “ La cosmétique minérale ”. Après plusieurs essais, on a trouvé l’idée au dernier moment et on a fait avec les moyens du bord. Il y avait Thomas Laurent, Lowis Green, Romain Derrien, Guillaume Got et moi-même à travailler tard pour faire le rapport, le design des packs, … Nous étions très fiers de ce que nous avions fait. Finalement, on a atteint le podium et la deuxième place nous est revenue. Nous n’en revenions pas c’était incroyable de refaire un podium.
Que se passe-t-il après les études ?
On est en 2017, j’ai obtenu mon diplôme, je finis donc mon apprentissage chez L’Oréal qui me propose à la suite un CDD de quelques mois en tant qu’ingénieur fond de teint. Et Romain, mon acolyte, mon associé aujourd’hui, s’est envolé pour les USA et il travaille à Richemond pour Faréva où il est chargé de monter tout un labo de transposition industrielle et des produits OTC.
Depuis qu’on est étudiant, on parlait de monter une boite avec Romain. Alors, une fois que mon CDD s’est terminé, on a décidé de se lancer. A l’origine, on voulait attendre quelques années, le temps de se faire un peu d’expérience et d’argent pour être plus à l’aise pour lancer quelque chose. Mais, le confort de vie nous aurait regagné, on aurait très probablement commencé à se poser, avoir une certaine routine et indéniablement ce projet ne se serait pas mis en place. J’ai donc rappelé Romain et nous avons décidé de nous lancer. Romain a terminé son année chez Faréva auprès de qui il s’était engagé. Nous nous appelions à minuit (heure française) parce qu’il y avait le décalage horaire. Il était 18h chez lui. Je travaillais sur le projet de minuit à deux heures du matin comme ça on se voyait. Et ensuite, la journée, je venais à Guingamp rencontrer les experts comptables, et autres personnes qui pouvaient nous aider dans la mise en œuvre de notre entreprise. Une fois qu’on avait bien défini le projet avec Romain, il fallait qu’on trouve un laboratoire et c’est à ce moment-là que nous avons frappé à la porte de l’UCO. L'Université nous a vu comme une opportunité, on pouvait faire le lien entre l’équipe enseignante et les étudiants, on pouvait apporter un retour d’expérience et dépanner sur certains cours.
L’UCO nous a donc mis à disposition du matériel, le hall de production et un petit laboratoire.
Où en êtes-vous dans le développement de votre entreprise ?
Avec Romain, on s’est lancé le 1er Décembre 2018, il y a un an et demi. Notre premier concept c’était d’être innovant non pas par le produit mais par la communication.
On voyait que la grosse tendance c’était le marketing d’influence, on voyait que beaucoup de choses passaient par les influenceurs qui étaient finalement les nouveaux médias. Mais nous ne voulions pas suivre cette tendance en demandant à un influenceur de faire un placement de produit mais on voulait essayer d’aller un peu plus loin. C’est pour cette raison que nous avons choisi de lui demander de venir travailler avec nous pour développer le produit ensemble. L’influenceur serait donc un nouveau vecteur d’innovation. Grâce à notre fonctionnement, on a fait le choix de se distinguer de tous les nouveaux produits et de gagner en transparence et en honnêteté. On avait quelque chose de plus à dire qu’un simple placement. Cela a bien fonctionné, on a réussi à travailler avec Juliette kitch qui était très motivée sur son projet et nous a apporté plein d’idées. On a créé des baumes à lèvres qui ont un franc succès et satisfont beaucoup de gens. Par cette communication nous avons gagné en notoriété mais nous n’avons pas vendu suffisamment pour vivre de notre activité. Il était donc temps de revoir le système et revoir notre stratégie en développant des produits par nous-mêmes.
Du fait de nos profils scientifiques, nous avons toujours été attirés par l’innovation donc on a créé plein de produits, qui, pris séparément étaient très bons mais qui, dans la masse, étaient hétérogènes. On a donc décidé de se renforcer en faisant appel à des prestataires extérieurs comme des agences de communication, de marketing, et recommencer sur un projet plus structuré grâce au storytelling, pour donner une logique et une cohérence à nos clients. C’est la raison pour laquelle nous sommes aujourd’hui en cours de création d’une nouvelle marque qui verra le jour en septembre prochain. Entre Recherche et Développement, la gestion de l’entreprise, l’agence de com’, nous sommes en plein renouveau. Rendez-vous en septembre prochain !